Antoine témoigne...

jeudi 8 octobre 2009
par  Pierre PETITGAS, Yolande BERTRAND-LABORDE
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Il y a maintenant 8 ans, ma sœur Aurélia, 19 ans, a eu un accident de voiture.

C’était un vendredi matin, et quand on nous a prévenus, le vendredi vers midi, elle était dans déjà à l’hôpital, dans le coma. Nous sommes allés à l’hôpital avec mes parents et mon grand frère.

Le chirurgien nous a expliqué qu’il y avait peu d’espoir de la sauver, mais ils ont tenté une opération. Le lendemain matin, l’hôpital nous a appelés pour nous dire qu’Aurélia ne se réveillerait jamais de son coma.

Lorsque nous sommes arrivés, le médecin nous a demandé l’autorisation de débrancher les appareils qui la maintenaient encore en vie. Nous sommes allés lui dire adieu dans sa chambre, et lorsque nous sommes sortis, un autre médecin nous a demandé de la suivre dans son bureau.
A ce moment là, bien évidemment, nous étions complètement abasourdis par le choc.
Elle nous a alors demandé si nous étions d’accord pour que ses organes soient prélevés. Nous avons dit oui tout de suite. Nous avions déjà parlé de ça dans la famille sans imaginer un seul instant qu’on serait confrontés un jour à la situation. Je pense que même si nous n’en avions jamais parlé, la décision aurait été la même. Même si le constat était horrible à cet instant là, le corps sans vie de notre sœur / fille ne lui était plus d’aucune utilité, alors même que certains de ses organes pourraient permettre de sauver la vie d’une ou de plusieurs personnes, et d’épargner à une autre famille toute la souffrance que nous ressentions.

Je pense que votre association est très utile, car j’imagine que tout le monde ne réagit pas comme cela - et je dis ceci sans aucun jugement, le choc de la mort est très difficile à encaisser.

Si une personne s’est engagée à donner ses organes en cas d’accident, cela évite ce choix difficile à une famille. C’est pourquoi il faudrait que chacun le fasse individuellement, pour éviter à ses proches d’avoir en plus cette situation à gérer. Et il est d’autant plus utile de s’engager de son vivant, que la décision incombant à la famille doit être prise dans les minutes qui suivent le décès.

Néanmoins, j’aurais bien voulu avoir plus d’information. J’aurais bien voulu que l’hôpital me dise que son cœur avait bien été transplanté à un homme ou une femme, son âge, et savoir que cette personne vit encore...

A l’époque, je n’étais pas en état de faire ces démarches, et j’aurais bien voulu que ces informations me soient données par défaut.

 

Antoine LACOSTE


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