Bioéthique : débats et pratiques (Dossier n.22 - Juillet 2010)
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Grande Europe
7 € Réf. : 0900001022004
ISSN : 1760-5849
La bioéthique est appréhendée fort diversement en Europe : certaines pratiques interdites dans un Etat sont possibles dans d’autres et un même pays peut se montrer libéral dans un domaine et rigide dans un autre.
La disparité des législations nationales tient-elle à l’influence de la conception de la morale, à celle de la religion dominante ou au poids de l’histoire ? C’est, par exemple, en réaction à l’horreur que lui inspire le risque d’eugénisme que le philosophe allemand Jürgen Habermas est amené à fustiger la sélection des caractéristiques biologiques humaines, fût-ce pour de « bonnes » raisons.
Que le contexte dans lequel s’inscrivent les débats sur la bioéthique soit le même dans la majorité des pays européens n’empêche pas, non plus, la diversité des positions. Bien que les bouleversements du modèle traditionnel de la famille soient un phénomène général, les options adoptées dans le domaine de la procréation médicalement assistée n’en restent pas moins fort dissemblables.
L’appartenance à l’Union européenne n’apparaît pas davantage comme un facteur fédérateur. Certes, il existe un corpus de droit communautaire, mais celui-ci demeure très nettement en retrait des législations nationales.
L’analyse de quelques cas particuliers conduit au même constat, qu’il s’agisse de la Suisse, démocratie directe et multiconfessionnelle, où le débat sur la bioéthique mêle spécificités nationales et influences allemandes, françaises et italiennes, de la gestation pour autrui en Ukraine, pratique autorisée depuis 2004 et devenue depuis un moyen de gagner sa vie, ou encore de l’euthanasie volontaire qui ne parvient pas à recueillir un consensus, en Grande-Bretagne et a fortiori à l’échelle européenne.