Le sang de cordon : Garder un accès simple pour la recherche et la thérapeutique
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Il n’y a pas lieu ici de justifier l’intérêt du sang de cordon comme source de greffon alternative à la traditionnelle moelle osseuse .
Les travaux du Pr E. Gluckman en sont la meilleure illustration. Et l’essor des banques de sang de cordon dans le monde, publiques comme privées, selon les lois particulières de chaque pays, préparent un avenir où les greffons ne manqueront pas.
En France, le statut actuel du sang de cordon est celui de déchet opératoire. ce qui a certainement favorisé la mise en place de ces banques. Curieusement ce déchet sauve des vies.
Ce statut de déchet n’a pas empêché les médecins qui l’utilisaient, tout en le valorisant comme greffon , de lui faire subir avant toute utilisation thérapeutique tous les tests et contrôles nécessaires. Changer son statut de déchet opératoire pour celui de tissu ou d’organe, ne changera rien quant aux précautions indispensables à prendre avant toute greffe , sinon a en compliquer l’accès et l’utilisation.
A ce sujet l’Agence de la biomédecine ne trouve rien à redire à la liste des critères établis à l’heure actuelle.
Voici un déchet opératoire à la destinée imprévue, pour lequel le statut n’a en rien réduit son utilisation.
En revanche il ne faut pas oublier qu’il y a une autre utilisation tout aussi importante, qui est que ce sang est la seule source commode de cellules souches du sang accessible à bon marché et facilement pour la recherche scientifique publique et privée.
Toute modification de son statut de déchet opératoire risquerait d’engendrer des conditions d’accès plus difficile et surtout des surcoûts que les équipes de recherche scientifique ne peuvent pas financer.
Actuellement avec l’aide des sages-femmes d’une maternité quelconque, il suffit d’obtenir un consentement éclairé de la future parturiente avant l’accouchement. Ce consentement doit contenir des précisions sur la loi de bioéthique réglant la confidentialité et la traçabilité ainsi que des références à la CNIL.
L’échantillon prélevé doit être détruit en cas de changement de décision de la famille. Le prélèvement doit être interrompu en cas de demande de la parturiente aussi bien qu’en cas de nécessité médicale. L’utilisation ne peut être que celle de la recherche scientifique.
Souvent une convention entre la clinique d’accouchement et l’équipe de recherche est signée afin d’encadrer les conditions du prélèvement .
Ces règles, faciles à suivre, ont certainement favorisé jusqu’à aujourd’hui, la recherche scientifique sur les cellules souches hématopoïétiques, et la thérapie cellulaire en général.
Il serait fâcheux que des règles nouvelles compliquent l’accès de ces cellules aux équipes de recherche publiques et privées et en augmentent le prix.
D’autre part, pour réaliser les tests de toxicité lors de la mise en application de la circulaire Européenne Reach, il sera indispensable de disposer de beaucoup de cellules issues de sang de cordon qu’il faudra purifier.
Source : Dr Patrice Richard
Médecin attaché
Service de Greffe de Moelle
Hôpital Saint-Louis - Paris