Une grande première dans le monde de la gynécologie
Eva Ottosson (56 ans) pourrait être la première femme à donner son utérus à sa fille, qui est infertile. La presse britannique a ainsi révélé que cette chef d’entreprise d’origine suédoise, résidant à Nottingham depuis trois ans, avait accepté de subir l’opération au cours de laquelle son utérus pourrait lui être enlevé pour être transplanté sur sa fille Sara.
Cette dernière, une enseignante de 25 ans qui vit à Stockholm, souffre du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH), une maladie rare qui empêche le système reproductif de se développer normalement. Les femmes souffrant de cette maladie, qui affecte une personne sur 5 000, n’ont pas d’utérus et ne peuvent donc pas tomber enceintes ou mener une grossesse normale.
Ce serait une grande première dans le monde de la gynécologie. Une mère va permettre à sa fille de procréer et ce en lui donnant son utérus. Selon le chef de l’équipe de recherche de la ville suédoise de Göteborg, cette première greffe mondiale pourrait avoir lieu l’année prochaine.
D’après le professeur « Mats Braenstroem », plusieurs projets sont en cours pour la réalisation de 10 autres greffes, la plupart des couples et des donneuses sont les mamans et leurs filles. Il a ajouté que la transplantation d’un utérus d’une mère à sa fille serait une première mondiale, même si une greffe de l’utérus entre deux femmes sans lien de parenté avait eu lieu en Arabie saoudite en 2002, mais s’était soldée par un échec.
Complexité extrême
Six autres cas sont actuellement à l’étude sous la direction du professeur Mats Brännström, un spécialiste des transplantations d’organes de l’université suédoise de Gothenburg, qui mènera l’opération sur la ou les patientes considérées comme éligibles. Cette procédure, extrêmement complexe, est considérée comme plus difficile à mener qu’une greffe du coeur ou du foie. Elle n’a pour l’instant été tentée qu’une seule fois sur un être humain, en 2000 en Arabie saoudite, et s’est soldée par un échec : l’utérus transplanté avait dû été retiré après 99 jours, quand la patiente avait développé des complications.
"Le plus difficile est d’éviter une hémorragie qui pourrait être fatale à la patiente greffée et de s’assurer qu’il y a suffisamment de vaisseaux sanguins capables d’alimenter l’utérus", a ainsi expliqué le professeur Brännström. Des expérimentations sur des souris ont néanmoins été menées avec succès, permettant aux animaux testés de mener à terme des grossesses normales.
Si Sara est considérée comme éligible, l’opération pourra avoir lieu au printemps 2012 : "Il s’agit du seul espoir pour ma fille d’avoir un bébé normalement, et si cela ne marche pas, elle adoptera un enfant", a ajouté sa mère au micro de la BBC.
Les deux femmes, qui ont subi des examens de compatibilité et des tests psychologiques, espèrent être prises en charge par l’équipe médicale pour une intervention cet été. Cette transplantation d’utérus serait alors une première mondiale.
C’est la première fois qu’une telle intervention implique deux femmes ayant un lien de parenté.
Une fois la transplantation réalisée, les médecins prévoient de pratiquer une fécondation in vitro. Quant à la receveuse, elle devra suivre un traitement pour éviter le rejet de l’utérus. Enfin, si la grossesse arrive à terme, une césarienne sera pratiquée lors de l’accouchement et l’utérus sera, par la suite, retiré.